Une mère monoparentale épanouie grâce à Mères et monde

Viviane Gallant est l’heureuse maman d’Eliott, petit bonhomme de 2 ans qui fait son bonheur. Grâce à Mères et monde, un organisme soutenu par Centraide, cette mère monoparentale de 24 ans peut compter sur des intervenantes dévouées, avoir un toit où dormir et trouver l’aide nécessaire pour s’épanouir. Aujourd’hui, elle entame un nouveau défi : elle retourne sur les bancs d’école pour devenir orthopédagogue. Rencontre avec une mère qui est en train de tracer sa voie.

L’arrivée du petit Eliott s’est faite de façon inattendue. À 22 ans, Viviane tombe enceinte d’une fréquentation toute récente. À cette époque, elle vient de terminer ses études pour devenir ambulancière et elle est en plein processus d’embauche. « J’en ai parlé au papa, mais ça ne faisait pas son affaire. J’ai pensé me faire avorter, mais je n’étais pas capable de m’y résigner après ce que j’avais vécu. »

L’année précédente, alors qu’elle était enceinte de 36 semaines, elle a perdu son bébé. Son coeur s’est arrêté sans crier gare. « Ç’a été un moment épouvantable, une grosse épreuve à vivre. C’est encore difficile aujourd’hui quand j’y repense. »

Finalement, elle décide de poursuivre sa grossesse, même si elle doit prendre soin du bébé à venir toute seule, et en avise le père. Elle laisse tout en plan, sa carrière d’ambulancière et sa vie à Port-Cartier, pour revenir s’installer chez sa mère à Québec. Mais ils sont à l’étroit, avec les trois jeunes enfants qui vivent toujours chez sa mère. Elle vit dans son salon, en attendant de trouver une solution.

Mères et monde à la rescousse

À sa vingtième semaine de grossesse, elle tente sa chance auprès de Mères et monde dans le quartier Limoilou. L’organisme soutenu par Centraide offre une vingtaine de logements à prix abordables aux mères monoparentales.

Malheureusement, la ressource d’aide est complète. Elle devra patienter jusqu’à ce que son fils soit âgé de cinq mois avant qu’une place se libère pour elle. C’est dire combien les besoins sont grands. D’autres mamans vivent des épreuves et ont besoin de soutien.

« J’ai eu les clés de mon appartement en mars 2019. Ce sont de beaux logements, on est bien, on est gâté. Au début, j’avais certaines appréhensions. Je me disais qu’un immeuble avec plein de filles ensemble, alors que je me suis toujours tenue plus avec des garçons, c’était moins inné pour moi. »

Elle se rend compte rapidement de la chance qu’elle a de pouvoir profiter d’une telle ressource, alors qu’à l’époque elle est sans travail et qu’elle doit subvenir toute seule aux besoins de son fils. Le géniteur d’Eliott n’a jamais donné signe de vie depuis sa naissance.

Trouver sa place

Au fil du temps, elle se fait son nid au sein de cette belle gang de mamans qui vivent la même réalité, celle de prendre soin de leur enfant tout en prenant soin d’elle. On peut dire qu’elles sont bien épaulées par les intervenantes. L’organisme est bien plus qu’un immeuble qui abrite 23 logements, c’est un milieu de vie. On y trouve une halte-garderie, des activités supervisées, une cuisine collective et même un programme de réinsertion.

Chacune a son rôle à jouer dans ce microcosme. Les résidentes de l’organisme doivent s’impliquer dans leur milieu. Certaines s’occupent des jardins, d’autres participent aux cuisines collectives ou siègent sur le conseil d’administration de l’organisme, comme le fait Viviane. « Quand j’ai été élue sur le CA, j’ai trouvé ça émouvant. De voir que j’étais reconnue, que j’ai été élue par les autres filles, que j’avais leur confiance, c’est venu me chercher. »

En s’impliquant de la sorte, elle a le sentiment de redonner un peu de ce qu’elle a reçu. « Je bénéficie de l’aide de Mères et monde, mais en même temps je sais que j’ai beaucoup à offrir. »

En raison de sa scolarisation, elle a un diplôme d’études collégiales en main, son parcours est atypique si on le compare à la majorité des jeunes femmes qui fréquentent la ressource et qui sont souvent peu scolarisées. Il n’est pas rare que les autres mères la consultent sur toutes sortes de sujets.

Formation Projet de vie

Même si elle a fait des études, elle a quand même dû revoir son plan de carrière. « En étant toute seule avec un enfant, mes plans de devenir ambulancière ne fonctionnaient plus, avec les horaires particuliers liés à ce travail. Je ne savais pas dans quoi m’en aller, j’étais perdue. »

C’est à ce moment qu’elle entreprend le programme Projet de vie, offert au Centre Mères et monde en collaboration avec Emploi-Québec et le Centre d’éducation aux adultes Louis-Jolliet. Il s’agit d’une formation de dix-neuf semaines qui permet aux jeunes mères de la région, qui sont sans emploi, peu scolarisées ou sans expérience professionnelle particulière, d’entreprendre une démarche de réinsertion scolaire ou professionnelle. Cette formation est ouverte à toutes les jeunes mères prestataires de la sécurité du revenu, qu’elles soient résidantes ou non de l’organisme.

Les participantes comme Viviane ont la possibilité de s’engager dans un processus d’orientation, se mettre à jour dans les matières de base comme le français, les mathématiques et l’informatique et prendre part à divers ateliers sur la connaissance de soi, la citoyenneté et les habiletés parentales.

Adaptée à la réalité particulière des jeunes mères monoparentales, cette formation leur permet de reprendre du pouvoir sur leur vie. Les participantes peuvent profiter de l’accompagnement individualisé de deux intervenantes tout au long de leur parcours.

Pour Viviane, ce programme a été une révélation. « En suivant cette formation, je me suis trouvé une nouvelle avenue de carrière. J’ai eu la piqûre pour le métier d’orthopédagogue, tellement que je me suis inscrite au campus de Lévis de l’UQAR en Enseignement en adaptation scolaire et sociale pour y arriver. Je sens que j’ai ma place dans ce domaine. »

Le soutien de Centraide

Quand elle regarde le chemin qu’elle a parcouru, avec toutes les ressources qui ont été mises à sa disposition, la jeune femme estime qu’elle a eu de la chance. Elle est convaincue que sans le soutien de Centraide, de tels organismes ne pourraient survivre.

« Mères et monde n’existerait pas si Centraide n’était pas là. Nous ne pourrions avoir une cour qui a de l’allure, des logements sains, des activités et une programmation intéressante comme nous avons présentement. Tout ce que je viens chercher ici, je ne l’aurais pas eu sans le soutien de Centraide. »

Il est clair pour elle que l’organisme est essentiel. « Les mères monoparentales, que ce soit celles qui ont vécu des relations toxiques de violence conjugale ou celles qui ont du mal à subvenir à leurs besoins de base, elles vont toujours avoir besoin de Mères et monde. En plus, c’est un organisme qui s’adapte constamment aux réalités des jeunes mères. »

Voir grand

Avec tout le bagage qu’elle a acquis depuis près de deux ans chez Mères et monde et les études universitaires qu’elle a entamées cet automne, elle a confiance en l’avenir. « Les intervenantes de l’organisme s’assurent qu’on se sente importantes. De vivre ici, ça m’a donné confiance en moi, les gens reconnaissent mes     forces. » Elle a aussi créé des liens importants avec les autres mères, des amitiés durables dans certains cas.

Et que dire du bien-être de son fils adoré. « Mon fils va très bien, c’est un amour de garçon! De voir mon enfant grandir et l’accompagner dans un milieu sain, c’est rassurant. » C’est sans compter les nombreux amis qu’il peut côtoyer chaque jour à la halte-garderie qui est à même l’organisme. La maman est aux anges!

Viviane souhaite conserver son logement chez Mères et monde encore quelques années, le temps de terminer son baccalauréat et de se trouver un emploi. Elle a des rêves plein la tête. « J’aimerais être une orthopédagogue à mon compte, gérer mes horaires comme je veux. Je me vois avec une nouvelle relation, j’aimerais aussi avoir d’autres enfants et passer du temps de qualité en famille. »

Que tous tes rêves se réalisent, Viviane, tu le mérites pleinement.