Fêter Noël en donnant aux autres
Vincent Beauchamp s’implique auprès du Pignon Bleu depuis une dizaine d’années. Ne lui demandez pas ce qu’il fait le 24 décembre. Il distribue les paniers de Noël de l’organisme communautaire aux plus démunis. La distribution des denrées dans le quartier Saint-Sauveur à Québec est devenue une tradition pour lui et toute sa famille. Même les amis et les collègues sont de la partie. Pour Vincent Beauchamp, il n’y a pas de plus beau Noël.
Si le désir d’aider les autres s’est fait sentir, c’est qu’il a lui-même connu des périodes plus difficiles quand il était enfant. « Mon père et ma mère étaient très travaillants, mais il y a eu des bouts plus difficiles pour l’entreprise familiale. On n’a jamais manqué de rien, mais c’était serré par bout. Je n’oublierai jamais ces moments. » Mais le vent a tourné. En 1993, Vincent laisse en plan sa carrière en droit pour s’investir corps et âme dans une petite galerie d’art avec son père. Aujourd’hui, l’homme d’affaires possède treize galeries d’art et est très respecté dans le milieu.
Comme ses affaires sont prospères, il a eu envie de donner au suivant. « J’ai tout ce dont j’ai besoin dans la vie. Je n’ai pas besoin de plus. Je veux donner un coup de pouce aux autres. » En plus de créer sa propre fondation pour aider les jeunes des milieux défavorisés, Vincent Beauchamp s’implique activement auprès du Pignon Bleu, un organisme soutenu par Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. C’est l’homme d’affaires Alain Rioux qui l’a approché il y a dix ans. « Alain est mon voisin à Lac-Beauport. Je l’appelle, monsieur Pignon Bleu! Il m’a dit on a deux mains, une pour recevoir et l’autre pour donner. Ça m’a marqué. » Depuis ce temps, son 24 décembre est consacré à la distribution des paniers de Noël du Pignon Bleu.
Vincent Beauchamp en a fait une histoire de famille avec sa conjointe, Marie-Claude Tardif, et leurs deux enfants, Maude et Antoine. « C’est une belle école pour nos enfants. La première année, les deux étaient très excités de remplir les paniers de provisions à l’épicerie pour une famille. Mais ils étaient aussi stressés et intimidés d’aller les porter chez les gens. On a dû leur donner beaucoup d’explications. » Aujourd’hui, les enfants ne manqueraient pour rien au monde cet événement. La conjointe de Vincent en est convaincue. « C’est une tradition pour eux. Il manquerait un voyage pour y participer. Le Noël de nos enfants le 24 décembre, c’est la distribution de paniers du Pignon Bleu. »
Bien sûr, il y a des souvenirs plus marquants que d’autres. Vincent se remémore cette dame qui a appelé au Pignon Bleu dix fois pour être certaine qu’on ne l’oublie pas le 24 décembre. « Quand on est arrivé chez elle, elle était à la fenêtre avec ses enfants. Ils sont tous sortis nus pieds dans la neige pour transporter les denrées. Tu ressors plus rempli que ce que tu donnes. » Sa conjointe Marie-Claude s’en souvient elle aussi comme si c’était hier. « La dame pleurait de joie et elle était inconsolable. On pleurait toute la gang. C’était fort en émotion. »
Impliquer les amis et les collègues
Plus les années passent, plus la famille Beauchamp est entourée de proches pour la distribution des paniers de Noël. Les employés de Vincent Beauchamp se greffent à l’activité. Des proches et des amis aussi. Vincent et sa conjointe les incitent à donner de leur temps, mais aussi des sous pour l’organisme communautaire qui distribuent 135 paniers chaque Noël. Ils souhaitent augmenter le nombre de familles aidées. La conjointe de Vincent l’admet d’emblée, elle rêve d’un monde plus à l’écoute des autres. « Si tout le monde donnait au suivant, on n’aurait pas la même société. Les gens qui me disent j’aimerais ça te donner un coup de main au Pignon Bleu mais j’ai une dinde à préparer, ça me rend folle! Je ne suis plus indulgente! »
Distribution des jouets chez Benjo
Un autre incontournable du temps des fêtes pour Vincent Beauchamp et sa famille, c’est la Journée cadeaux de Noël pour les enfants du Pignon Bleu, qui se déroule à la mi-décembre. Les enfants des familles démunies reçoivent chacun 100$ à dépenser au magasin de jouets Benjo. Une journée qu’il ne manquerait pour rien au monde. « C’est le fun, c’est du direct. Les enfants n’ont pas de filtre. » Une belle fête qui fait réfléchir la maman du clan familial. « Il y a des enfants qui ne veulent pas de cadeaux. Ils veulent juste acheter des présents pour les autres, des bijoux ou une pelle pour leur maman qui n’en a pas. »
Faire du bien avec l’art
Le galeriste de Québec compte poursuivre encore longtemps son implication auprès du Pignon Bleu. Et il a d’autres projets en tête. Il souhaite semer un peu de bonheur et de réconfort aux aînés. Vincent Beauchamp aimerait bien faire don d’œuvres d’art à tous les centres d’hébergement et de soins de longue durée. « On vieillit, n’est-ce pas? Je suis plus sensible aux personnes âgées. La solitude est très présente, je trouve. J’aimerais mettre un peu d’âme dans nos CHSLD. » C’est ce qu’on appelle mettre l’art au profit de ses pairs.