« Retraité du monde des affaires, jamais je n’aurais pensé que le milieu communautaire puisse changer ma vie ou celle d’un membre de ma famille. Ni que je puisse avoir envie de m’y investir un jour. Suite à l’accident vasculaire cérébral de mon frère, c’est pourtant ce qui m’est arrivé.
C’était en 1993. Malgré de nombreux séjours à l’hôpital et au centre de réadaptation, mon frère a gardé plusieurs séquelles de son AVC. Il a mis près de 4 ans avant d’être capable de retrouver complètement la parole. Il a été touché par des pertes de mémoire et est paralysé entièrement du côté droit. Encore aujourd’hui, il a de la difficulté à se déplacer. Il porte une orthèse, car l’une de ses jambes le fait souffrir énormément. Psychologiquement, ça n’a pas été facile à vivre pour lui de même que pour ses proches. Il a eu besoin d’aide pour traverser cette épreuve…
Moi, à cette période-là, j’étais très pris par mon travail. Je tentais de le voir autant que possible, mais j’étais constamment limité dans mes disponibilités. J’étais déchiré parce que ce qu’il vivait me touchait énormément et que j’aurais aimé en faire plus.
C’est à ce moment qu’est entré dans nos vies l’APIA (Association des personnes intéressées à l’aphasie et à l’accident vasculaire cérébral). Les usagers se rencontrent à plusieurs reprises afin de se soutenir mutuellement et partager ce qu’ils vivent. Mon frère a commencé à fréquenter l’Association qui est devenue comme une deuxième famille pour lui. Constatant tous les bienfaits que ses visites lui apportaient, j’ai décidé d’appuyer financièrement l’organisme en versant des dons.
Mais j’avais le besoin et la volonté d’en faire encore plus. C’est à ce moment qu’on m’a mis en relation avec une personne de Centraide. Cette dernière m’a parlé de la possibilité de créer un fonds pour aider l’APIA et d’autres organismes du milieu. C’est ce que j’ai fait.
Mon fonds aide aujourd’hui de nombreuses causes dont le Pignon bleu qui offre notamment des services d’aide alimentaire pour des enfants et des familles de quartiers défavorisés. Je suis d’ailleurs allé remettre un chèque à l’organisme en compagnie de mes 2 petits-enfants. Pour le plus vieux d’entre eux qui a 9 ans, l’expérience l’a tellement marqué qu’il a décidé d’en faire l’objet d’un exposé oral à l’école! Les enfants sont les piliers de notre avenir. Si on leur apprend tôt à être généreux, ils le resteront toute leur vie. »