La Semaine de prévention des dépendances, qui aura lieu du 19 au 25 novembre, est l’occasion de se rappeler que, chez nous, des personnes sont aux prises avec des problèmes de consommation et de jeux et qu’elles ont besoin de soutien pour sortir du sillon dans lequel, bien souvent malheureusement, elles s’enfoncent. Cette Semaine est également un moment privilégié de communiquer aux jeunes une information juste et crédible sur les risques liés aux dépendances… parce qu’elles ne sont pas sans conséquences.
Découvrez, à travers le témoignage de Simon, l’histoire touchante d’un jeune adulte devenu toxicomane et qui, aujourd’hui, est pair aidant auprès de personnes vulnérables.
L’EXPÉRIMENTATION
« J’ai expérimenté les drogues et l’alcool, comme plusieurs adolescents au secondaire. »
À l’adolescence, on développe son identité, ses compétences et son indépendance en plus de faire face à des pressions croissantes qui peuvent inciter à adopter des comportements à risque. Bien que l’expérimentation puisse être considérée comme normale pendant cette période de vie, le cumul de plusieurs comportements peut poser une menace à la santé et au bien-être de la personne, non seulement dans sa jeunesse, mais aussi à l’âge adulte.
35 % des jeunes de 15 à 24 ans ont consommé des drogues au cours des 12 derniers mois.
LA PERTE DE L’ENTOURAGE
« À un moment donné, j’ai perdu des liens parentaux et amicaux. J’ai perdu du support. Là, on devient un peu laissé à nous-mêmes. »
Quelquefois, la coupure des liens dans la vie sociale ou professionnelle s’est faite lentement, à travers le parcours de la toxicomanie par exemple. À d’autres moments, c’est la consommation qui est venue se greffer à une trajectoire déjà en voie de désaffiliation. Dans un cas comme dans l’autre, la personne est en perte de repères et s’éloigne de ce qui constitue des attaches avec son milieu. Il peut donc y avoir rupture avec la famille, les amis, les collègues, la communauté.
LA MAUVAISE SITUATION FINANCIÈRE
« J’allouais beaucoup, en fait, la totalité de mes ressources à la consommation. Je n’avais plus de part de budget qui me permettait de me loger et de me nourrir. Donc, nécessairement, c’est l’itinérance qui prend naissance. »
Un des méfaits des dépendances est la difficulté, voire l’impossibilité, de maintenir un emploi ou de poursuivre ses études.
50 % des personnes toxicomanes fréquentant les centres publics de réadaptation sont sans emploi.
L’ITINÉRANCE
« L’itinérance, c’est comme la simplicité : je ne suis plus capable de penser à rien, je ne suis plus capable de m’occuper de rien… je vais aller au plus simple. »
Les personnes sans-abris sont fréquemment aux prises avec des problèmes de toxicomanie, lesquels s’inscrivent en facteurs explicatifs ou aggravant de l’itinérance.
Dans les régions de Québec et de Montréal-Centre, 46 % des personnes itinérantes présentent un trouble actuel ou récent lié à la consommation d’alcool ou de drogues.
LA MOTIVATION
« Pendant l’itinérance, le temps passe très vite. Mon fils grandissait et je n’avais pas accès à lui. J’ai décidé que je voulais me battre pour voir mon fils. Ça a été ma motivation. »
Le niveau de détresse psychologique est 68 % plus élevé chez les personnes toxicomanes que chez les gens qui ne consomment pas.
LE SOUTIEN D’UN ORGANISME COMMUNAUTAIRE
« Quand on arrive là, on sent qu’on est accueilli de la même manière que n’importe qui serait accueilli et on sent qu’on est important. »
Simon a touché le fond. Et lorsqu’il a voulu s’affranchir de sa dépendance aux drogues et de l’itinérance devenues ses compagnes, un organisme communautaire était là. Grâce à vous, nous en soutenons plusieurs dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. Ces ressources accueillent sans jugement, offrent des services gratuits ou à moindres coûts et mettent à la disposition des personnes dans le besoin des intervenants experts dans leur domaine. À titre d’exemple :
Centre Domrémy des Appalaches
Clinique SPOT
Vision d’espoir de sobriété
Et parmi les 206 organismes et projets que nous appuyons cette année, d’autres interviennent pour éviter l’itinérance, en réduire la durée ou encore les conséquences négatives potentielles. Les maisons d’hébergement comme ADOberge Chaudière-Appalaches et le travail de rue tel que réalisé par TRAIC Jeunesse en font partie.
L’INTERVENTION EN TANT QUE PAIR AIDANT
« J’ai senti que je pouvais commencer à redonner. En tant que pair aidant, j’ai plus qu’une empathie. J’ai une compréhension plus concrète en raison de mon vécu. »
Pour voir et entendre le témoignage complet de Simon
Sources :
Institut de la statistique du Québec. Les comportements à risque pour la santé liés au tabac, à l’alcool, aux drogues et aux jeux de hasard et d’argent. Qui les adopte? Qui les combine?, 2012
Institut de la statistique du Québec. Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2013
Ministère de la santé et des services sociaux. L’itinérance au Québec, 2014