Une expérience d’entraide marquante pour une employée d’Hydro-Québec
Par une belle journée ensoleillée d’automne, Joyce Collier se rend au Café-Rencontre du Centre-Ville de la rue Saint-Joseph à Québec. La femme de 53 ans est fébrile. C’est la première fois qu’elle donne de son temps à un organisme communautaire. Sa mission du jour, c’est d’aider les autres bénévoles à servir des repas à la soupe populaire. Il s’agit d’une expérience d’entraide organisée par son employeur, Hydro-Québec, et Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, qui soutient financièrement l’organisme. Quand ses supérieurs l’ont approchée pour participer au projet, elle a accepté d’emblée. L’envie de redonner à sa communauté l’interpellait.
Alors que l’heure du midi approche, le Café-Rencontre se remplit. Joyce doit s’assurer que les personnes qui ont de la difficulté à se déplacer puissent avoir leur repas sans difficulté. Elle ne se contente pas de leur servir à manger. Elle s’assoit avec eux et prend le temps de jaser, tout en leur apportant un peu de réconfort. Des habitués de la place sont plus qu’heureux de sa compagnie. Elle se lie même d’amitié avec plusieurs d’entre eux, comme le peintre Baillar qui fréquente l’endroit depuis belle lurette, et dont les oeuvres ornent les murs du café. Au fond des yeux de cette bénévole d’un jour, il y a cette étincelle qui brille. Son sourire en dit long aussi. Elle apprécie chaque instant passé avec ses nouveaux compagnons. « J’ai beaucoup d’empathie pour ces gens. Je me sens égale à eux. On n’a juste pas le même parcours. Je sens que je peux faire une différence dans leur vie. C’est peut-être le seul repas qu’ils auront dans leur journée. »
Peu à peu, les clients désertent l’endroit. Joyce Collier profite de ces quelques minutes de répit pour en apprendre davantage sur les autres bénévoles et les employés du Café-Rencontre du Centre-Ville. Il y a Patrice Lescoute, l’adjoint administratif, qui lui fait faire le tour du propriétaire. Elle découvre que l’organisme communautaire fait bien plus que proposer une soupe populaire aux gens démunis. Une friperie et un service d’aide aux devoirs sont également offerts. Elle fait aussi la connaissance de Laura Larouche. Cette bénévole dans la jeune vingtaine donne de son temps tous les jeudis, depuis maintenant un an. Joyce est ravie de voir que des jeunes s’impliquent dans un organisme aussi essentiel que le Café-Rencontre.
Alors que son expérience d’entraide s’achève, Joyce dresse le bilan de sa journée. Elle est fière de ce qu’elle a accompli en quelques heures. Si elle a fait une différence dans la vie de quelqu’un, si infime soit-elle, par son beau sourire et sa chaleur humaine, elle pourra dire mission accomplie. Son bénévolat lui a aussi permis de comprendre à quoi sert l’argent qu’elle donne à Centraide, sous forme de retenue salariale par le biais de son employeur Hydro-Québec, depuis maintenant 25 ans. « De voir où vont mes dons, ça a plus d’impacts. Je sais que Centraide fait un bon travail. Avec cette expérience, ça confirme ce que je pensais et c’est encore plus concret. On est tous gagnants quand on redonne à des organismes. »
Cette première journée de bénévolat ne sera assurément pas la dernière. Joyce Collier a l’intention de revenir faire son tour au Café-Rencontre du Centre-Ville. Elle pourrait même en faire son projet de retraite d’ici quelques années. Ce ne sont pas les habitués du café qui vont s’en plaindre, ni les autres bénévoles!