La crise du logement frappe notre territoire. Elle ne se limite pas à une pénurie de logements abordables, elle engendre aussi des inégalités profondes et menace le bien-être de nombreux individus et de nombreuses familles.
Certaines personnes doivent même se résoudre à faire le choix inhumain entre se loger ou se nourrir. Les difficultés à assurer l’essentiel entraînent souvent une spirale de conséquences néfastes, allant de l’anxiété à la dépression. Posons notre regard sur l’un des enjeux qui a le plus grand impact sur les conditions de vie des Québécois et des Québécoises.
Des données inquiétantes
Selon le recensement de 2021, 552 305 ménages locataires québécois vivaient dans un logement inabordable. Près de 180 000 d’entre eux consacraient plus de 50 % de leur revenu à se loger. Rappelons qu’un logement est considéré comme inabordable lorsque plus de 30 % du revenu brut est consacré à se loger.
Entre juillet 2023 et juillet 2024, le coût moyen du loyer a augmenté de 21 % dans la région de Québec. Pour les logements de 3 chambres et plus, cette augmentation atteint 45 %.
Encore dans la région de Québec, entre 1980 et 2015, le loyer médian a augmenté de 208 %, alors que le revenu médian a augmenté de 160 %. C’est donc dire que le prix des loyers augmente plus vite que les revenus des ménages.
Partout dans Québec et Chaudière-Appalaches, les taux d’inoccupation frôlent le 0 %. À Montmagny, Pont-Rouge et Sainte-Marie, il est de 0,2 % ; à Saint-Georges, de 0,5 % ; à Thetford, de 0,8 % ; dans l’agglomération de Québec, il est de 0,9 %. À noter que le marché locatif est jugé équilibré lorsque le taux d’inoccupation se situe autour de 3 %.
Au Québec, 14 % des Autochtones doivent vivre dans un logement de taille insuffisante, alors que c’est le cas d’environ 6 % des non-Autochtones.
La crise du logement touche tout le monde
Si elle atteint des gens de la classe moyenne qui ont de la difficulté à se loger, imaginons l’impact qu’elle peut avoir pour les personnes à faible revenu.
Pour toutes ces personnes, la crise du logement rime avec une précarité et un appauvrissement accru, qui en forcent plusieurs à couper dans d’autres dépenses essentielles, comme l’alimentation. Pour les personnes aînées ou pour les personnes qui cherchent un logement adapté, la crise peut signifier un déménagement vers un logement plus cher, de moindre qualité et souvent loin de leur réseau social.
Les solutions passent entre autres par le développement du logement social, mais aussi par des manières de freiner la hausse des loyers et de diminuer le nombre d’évictions. Les paliers gouvernementaux ont un grand rôle à jouer en ce sens.
Il n’en reste pas moins que les organismes communautaires travaillent aussi de diverses façons à assurer le droit à un logement convenable pour tous et toutes et à développer des solutions :
- Ils accompagnent les locataires qui font face à des augmentations de loyer démesurées ou à des problèmes d’insalubrité dans leur logement.
- Ils travaillent à l’amélioration du parc locatif et à l’accroissement des possibilités d’habitation.
- Ils développent des logements pour des personnes plus vulnérables.
- Ils accompagnent des groupes de requérant·e·s portant des projets de logements sociaux.
- Ils informent les locataires sur la possibilité d’avoir accès au programme d’allocation au logement.
Parce que le logement est un besoin essentiel, préserver le logement abordable doit figurer parmi nos priorités collectives.