– 13 mars 2020 –
Alors que la COVID-19 (coronavirus) fait les manchettes, Centraide souhaite porter à votre attention un enjeu qui demeure dans l’ombre. Mis à part les personnes âgées, les personnes en situation de pauvreté font partie des populations les plus à risque de développer une maladie cardiorespiratoire et que cette dernière s’aggrave.
En effet, bien que le Québec ait un système de santé dit universel, des inégalités en matière de santé existent, que ce soit parce que certains groupes de personnes sont plus vulnérables ou parce que nous ne sommes pas tous égaux face au système de santé.
Stress et conditions socioéconomiques
Saviez-vous que les quatre éléments principaux à l’origine du stress sont : le sentiment de faible contrôle, l’imprévisibilité, la nouveauté et la faible estime de soi? Si l’ensemble de la population québécoise peut ressentir ces trois premiers éléments présentement face à la COVID-19, les personnes en situation de pauvreté font face à l’ensemble de ces éléments au quotidien. Le coronavirus ne vient donc que s’ajouter au stress qu’elles ressentent déjà.
L’exposition prolongée au stress a des effets dommageables pour les individus, bien sûr pour leur santé mentale, mais également pour leur santé physique. Leurs systèmes cardiorespiratoires et immunitaires en sont affaiblis. Imaginez si en plus, comme c’est le cas de plusieurs personnes en situation de pauvreté, elles vivent dans des quartiers ou des logements où la qualité de l’air est moins bonne! Elles deviennent davantage à risque développer des complications ou de mourir de la COVID-19.
L’accès aux soins
Bien qu’il soit démontré et connu que les personnes en situation de pauvreté ont davantage besoin de soins, elles y ont souvent un moins bon accès. Les raisons sont multiples : plus grande difficulté à avoir accès à un médecin de famille, isolement social, services non disponibles, coûts financiers (soins non couverts, congés non payés, transport), manque d’information, difficultés de compréhension, d’installations ou des services mal adaptés.
Aussi, il est su que les personnes pauvres qui ont un faible niveau de scolarisation ont plus de difficultés à faire part de leurs besoins en matière de santé. Elles ont également peu tendance à insister pour être dirigées vers les soins adéquats. Elles peuvent vivre des traitements inéquitables liés à leur niveau d’éducation ou aux préjugés du personnel de santé. Leur confiance au système de santé est ainsi ébranlée. Les conséquences peuvent être lourdes : consultation tardive, non-satisfaction, non-confiance au traitement, voir refus de le suivre.
En résumé, non seulement sont-elles plus sujettes à développer des complications, comme dans le cas de la COVID-19, mais elles sont plus nombreuses à consulter plus tard, et donc à rencontrer un professionnel de la santé une fois que leur état de santé est plus grave.
Bien que Centraide et le réseau d’organismes qu’il soutient ne puissent combler cet écart entièrement à eux seuls, ils s’efforcent de :
- dispenser des services communautaires de santé physique et mentale aux personnes les plus marginalisées ;
- soutenir la réussite scolaire des jeunes ;
- faire connaître aux personnes vulnérables les services auxquels elles ont droit ;
- assurer des besoins essentiels en matière de logement et d’alimentation, bases nécessaires à la santé ;
- et à aider les individus à reprendre confiance en eux et en leur valeur.
Soutenir le réseau Centraide, c’est choisir d’intervenir, sur plusieurs pans de la vie des personnes les plus vulnérables afin d’assurer un filet social, même en matière de santé publique.