De participante à intervenante aux cuisines collectives

Bianca Leclerc est maman de trois beaux enfants, elle a un conjoint et une situation familiale stable. Elle a fait le choix d’être mère au foyer. Mais après avoir déménagé de Saint-Georges en Beauce à Thetford Mines avec sa famille, elle a perdu son réseau d’amis. Elle avait aussi des soucis avec son plus grand. C’est à ce moment que le Réseau d’entraide des Appalaches est entré dans sa vie. Une véritable bénédiction!

Au départ, Bianca était persuadée que les organismes communautaires comme le Réseau d’entraide des Appalaches n’étaient pas pour elle. Elle n’était pas à l’aise de frapper à leurs portes. Elle avait l’impression d’enlever la place à ceux qui ont de plus grands besoins.

Une connaissance qui travaillait pour l’organisme de Thetford Mines l’a convaincu d’assister à un atelier-conférence sur l’amour et la discipline. Il a été salutaire. Son fils de 10 ans, qui a un trouble déficitaire de l’attention (TDA) et un trouble oppositionnel avec provocation (TOP), lui donnait du fil à retordre. En plus de trouver des réponses à ses questions, elle a rencontré d’autres parents qui vivent la même situation.

Au fil des semaines, elle s’est mise à participer aux sorties et aux cafés-rencontres organisés par le Réseau d’entraide. C’est ainsi qu’elle s’est fait des amies, des vraies, qu’elle a encore aujourd’hui. « Si j’avais connu ça lors de ma première séparation, ça aurait fait la différence dans ma vie. Ce n’est pas juste pour les gens dans le besoin. C’est aussi pour changer les idées des mamans et des papas. »

Puis Bianca a eu envie de tenter l’expérience de la cuisine collective. Chaque mois, elle se réunit avec d’autres mères pour concocter de bons petits plats. Elle y a pris goût. « En partant, je n’aimais pas cuisiner à la maison, je détestais ça. Mais en groupe, j’adore! On parle, on jase, ça fait toute la différence! »

Les autres aussi ont pris goût à sa présence et à ses qualités de leader. L’une des responsables de la cuisine collective l’a même approchée pour effectuer des remplacements. Un emploi rêvé, alors qu’elle ne pensait même pas réintégrer le marché du travail. « Les enfants sont encore à l’école. Je disais à mon conjoint, si j’avais à travailler, ce serait au Réseau, c’est une belle gang. »

Aujourd’hui, Bianca file le parfait bonheur. Elle a un réseau d’amis bien garnis et elle adore son travail à la cuisine collective où elle anime des groupes de jeunes. « Passer de participante à intervenante, c’est spécial, ça fait bizarre, mais je suis fière. »

Son souhait le plus cher? « Faire la différence dans la vie des gens, juste faire une petite différence. » Elle compte demeurer encore longtemps au sein de sa brigade. « Les cuisines c’est ma place. M’occuper de mes groupes, ça fait mon bonheur. Je vais continuer tant qu’ils voudront de moi. »

Bianca Leclerc est bien consciente de la chance qu’elle a. Jamais elle ne regrettera ce fameux jour où elle est allée chercher de l’aide. Même si son besoin était plus social qu’alimentaire, il valait la peine qu’elle s’en occupe. Et c’est ce qu’elle a fait.

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