Un hôtelier près de sa communauté
Alain Girard s’implique activement auprès de Centraide depuis une dizaine d’années. Le propriétaire de l’Hôtel Château Laurier y croît tellement qu’il est l’un des rares, dans le milieu hôtelier, à avoir implanté une campagne Centraide en milieu de travail. L’homme d’affaires, qui a dû composer avec l’alcoolisme de son père quand il était enfant, est très sensible au bien-être des autres. C’est avec bonheur qu’il a accepté la coprésidence de notre campagne 2019.
L’envie d’aider les autres est ancrée depuis bien longtemps dans la vie d’Alain Girard. Son père et sa mère ont toujours été d’une grande générosité. Il se souvient de l’époque où ils hébergeaient ses deux grands-mères, alors qu’ils étaient déjà six enfants dans leur logement de Limoilou. C’est sans compter les membres des Alcooliques anonymes qu’ils accueillaient parfois. Le père d’Alain était aux prises avec un problème d’alcool, tout comme la plupart de ses oncles du côté paternel.
Il l’admet d’emblée, l’alcoolisme de son père a eu des répercussions sur lui pendant plusieurs années. « Jusqu’à l’âge de 12 ans, jusqu’à ce que mon père devienne sobre, j’étais renfermé sur moi-même, j’étais timide et je bégayais. » L’aide d’une religieuse a été salutaire pour lui le jour où elle lui a demandé de faire un témoignage pour raconter son vécu avec un père alcoolique, alors qu’il n’avait que 10 ans. « J’ai fait le témoignage et je n’ai plus jamais bégayé par la suite. Cela dit, je n’en ai jamais voulu à mon père pour son alcoolisme, puisque c’est une maladie.
Mon problème, c’est qu’il ne me disait pas qu’il m’aimait. »
Son père a réparé les erreurs du passé la veille de sa mort. L’homme souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis sept ans et a eu un éclair de lucidité quelques heures avant de mourir. « J’étais en Europe et je lui ai parlé au téléphone. Il m’a dit je t’aime mon fils et j’ai tellement pleuré. » Un moment qu’il n’oubliera jamais.
Un parcours atypique
Le parcours d’Alain Girard n’a rien de classique. Il a vécu une adolescence tumultueuse et il n’avait pas de grandes visées scolaires. « L’école, ce n’était pas mon fort! » Après avoir terminé son secondaire cinq, il accepte de faire de la suppléance à son école, même s’il n’a aucune formation en pédagogie. Il fait dire qu’il est toujours partant pour essayer de nouvelles expériences. « Pourquoi pas » est son leitmotiv. Bien placé pour comprendre les élèves qui n’aiment pas l’école, il apporte ses vinyles et son tourne-disque en classe, au grand plaisir des plus récalcitrants.
Il entreprend ensuite des études pour devenir évaluateur agréé. Le domaine de l’immobilier l’intéresse, tout comme son père qui a son propre bureau de courtier. Alors que le paternel décide de se porter acquéreur de l’Hôtel Château Laurier en 1975, Alain Girard accepte de travailler pour lui, mais l’épisode sera de courte durée. « Après deux ans, j’ai arrêté de travailler avec lui parce que nous n’étions pas sur la même longueur d’onde, je n’étais pas assez mature. » En 1984, à l’âge de 30 ans, il revient pour de bon pour épauler son père à l’hôtel, ce qui marque le début d’une belle grande aventure.
Un philanthrope en devenir
La philanthropie d’Alain Girard a commencé par une implication toute personnelle dans son milieu. Il s’investit comme président du CA de la garderie de ses deux filles. Il s’engage par la suite auprès de la communauté d’affaires, que ce soit à l’Office du Tourisme ou auprès de divers comités de gens d’affaires dans le Vieux-Québec. Il entend parler de Centraide en 2009, alors qu’un ami lui propose de faire partie du Comité des dons majeurs de l’organisation philanthropique. Avec son fameux leitmotiv « Pourquoi pas » en tête, il décide de tenter l’expérience.
C’est à ce moment qu’il découvre tous les bienfaits de Centraide. De son aveu même, le monde des affaires est parfois bien loin du monde social. « J’ai découvert le milieu communautaire et j’ai découvert l’ampleur de tout ce que fait Centraide, j’étais vraiment impressionné. Avec un retour à la communauté de 85 cents, jusqu’à 89 cents du dollar investi en dons, il n’y a pas une entreprise qui peut accoter ça. » Son engouement pour la cause est tel qu’il veut montrer l’exemple à ses employés. En 2013, il implante une campagne en milieu de travail à l’Hôtel Château Laurier alors que ces campagnes sont pratiquement inexistantes dans le milieu hôtelier.
Chaque année, son personnel a droit à divers témoignages, des intervenants d’organismes communautaires soutenus par Centraide ou encore des gens qui ont eu besoin de leur aide. Des témoignages qui l’émeuvent. « Quand je leur fais mes remerciements, je pleure chaque fois. Je suis en admiration devant eux, alors qu’ils acceptent de nous livrer leur histoire pour avoir un monde meilleur. Le dernier témoignage, je me suis tellement vu dans ce que la personne disait en lien avec l’alcoolisme de mon père dans ma jeunesse. Je suis une personne très sensible, mais les gens ne sont pas toujours à l’aise avec un chef d’entreprise qui pleure. Je parle avec mon cœur, les émotions se vivent et sortent. »
Son implication pour Centraide est telle qu’on lui a décerné le prix André-Mailhot en mai dernier! L’homme d’affaires est engagé depuis maintenant 10 ans pour la cause et il a une approche sans pareil pour dénicher de nouveaux donateurs. Il peut sans l’ombre d’un doute être qualifié d’ambassadeur de premier plan pour Centraide et son soutien est précieux pour nous.
Un coprésident dédié à la cause
Lorsque le PDG de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, Bruno Marchand, l’a approché pour devenir coprésident de la campagne 2019, il n’a pas hésité longtemps avant de dire oui. Il s’est dit que c’était la suite logique de son implication. Même s’il entame une préretraite et qu’il aspire à voyager et à passer de plus en plus de temps aux Îles-de-la-Madeleine avec sa conjointe, il a accepté l’offre. Son « Pourquoi pas » légendaire a fait le travail!
Si Alain Girard épouse la cause de Centraide, c’est qu’il croît que les organisations qui s’intéressent au tissu social et à la pauvreté sont presque inexistantes. « Si Centraide n’existait pas, il faudrait l’inventer, c’est unique en son genre. La majeure partie des fondations s’intéressent à la santé ou à des causes uniques. Il n’y a pas de grandes organisations autres que Centraide qui chapeaute ça. Centraide est primordial. »
L’homme d’affaires est très heureux de partager la présidence de la campagne avec trois autres personnalités influentes de la région de Québec, Sophie D’Amours, François Dion et Kathy Argall. Il est convaincu qu’ensemble, ils seront encore plus convaincants. Dans ses défis de campagne personnels, il espère sensibiliser le plus de gens possible à la cause, particulièrement les gens du milieu touristique.
La philanthropie de père en filles
Grand philanthrope, Alain Girard veut s’assurer que ses enfants suivront ses traces. Comme sa fille Aude est de plus en plus impliquée dans la gestion de l’Hôtel Château Laurier, il se fait un devoir de lui transmettre ses valeurs d’entraide. « C’est important d’être impliqué dans notre communauté, et c’est déjà ancré chez Aude, elle est déjà bien consciente qu’il faut s’impliquer. »
Alors qu’il entame avec beaucoup d’enthousiasme la coprésidence de la campagne 2019, Alain Girard est à l’heure des bilans personnels en lien avec son parcours et ses actions. « Ce que Centraide m’a fait réaliser le plus, c’est la chance que nous avons de pouvoir nous réaliser, d’avancer dans la vie, parce qu’on a la santé physique et mentale pour le faire. Il y a des gens qui pensent que nous avons tous la même chance dans la vie, mais ce n’est pas vrai. Merci la vie. »
Pour rallier le plus de gens possible à la mission de Centraide, l’hôtelier a bien l’intention de parler avec son cœur. « On a besoin des autres pour avancer dans la vie, ça nous rend meilleurs, plus intelligents, plus conscients. C’est un peu ça Centraide. » Pas de doute, Alain Girard est un coprésident entièrement dévoué à notre cause, avec un grand cœur et une main tendue.